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Ecrit en langue commune - Mis à jour le 06/11/2004

DE L’ELVITUDE

Ou :

A vous, Anelfes qui désirez nous connaître :
les Elfes, qui sont-elles en quelques lignes ?


par Meretheynea et Ithaelia,
Elfes de Malas


  Table des matières :
De l'elvitude
 
 
  Préface  
1 Caractéristiques générales du peuple des Elfes  
2 Aspect physique et incidences  
3 Mode de vie et quelques coutumes  
4 Relations extérieures  
5 Divinités et religion  


Bien des questions ont été posées aux Elfes par des membres de races non elfiques : « Qu’est-ce qu’une Elfe ? » Le présent document, unique dans son genre car les Elfes estiment généralement n’avoir aucun compte à rendre aux mortels, présente quelques traits très généraux des Elfes à travers leur histoire passée et donne quelques clefs de compréhension du peuple des Elfes. Le document n’est en aucun cas exhaustif, mais aucune Elfe ne pourrait accepter de répandre parmi les non-Elfes, les « Anelfes », un éventuel document exhaustif qui remplirait les bibliothèques perdues de Tenelia.


1. Caractéristiques générales du peuple des Elfes

Êtres fines, élégantes, élancées, leur apparence est traditionnellement très noble et incite au respect. De peau blanche, de stature imposante et d'apparence altière, les Elfes, immortelles, sont reconnues pour leur savoir accumulé au fil des éons, pour leur sagesse et leur noblesse d'âme. Membres d’une race cultivée, elles prisent les fêtes, les contes et la musique afin de divertir leur vie, exceptionnellement longue. Au travers de cette existence, beaucoup d’entre elles consacrent une partie du temps qu’elle leur est impartie à l’éducation et à l’instruction, que ce soit l’apprentissage et l’enseignement des rites anciens alliant politique et religion, l’apprentissage de la magie ou de l’archerie, ou bien encore la fabrication d’arcs et la facture d’instruments —l’arc étant d’ailleurs considéré comme un instrument. Avec sagesse, le peuple des Elfes ne recherche pas la guerre par nature, mais il se révèle constitué d’excellentes archères et magiciennes.

Les Elfes vivent en communautés plus ou moins grandes, mais toutes rassemblées sous la dénomination unique de peuple des Elfes ou de nation elfique. Elles travaillent pour la communauté, la défendent, la construisent en chaque chose.

Doué d’un caractère marqué et doté d’âmes trempées, le peuple elfique possède néanmoins plusieurs tares. Son mépris collectif, par exemple, envers les races qu’il juge inférieures, tels les Nains, le rend hautain, voire insupportable. Cette arrogance prend le plus souvent sa source dans la longévité des Elfes et dans la quantité de savoir accumulée par le peuple tout entier, savoir difficilement comparable avec celui des races mortelles.

Toutefois, pour chaque Elfe comme pour la nation elfique dans son ensemble, elle y a un témoignage puissant des dangers de l’excès d’assurance : elle s’agit de l’exemple de leurs anciennes sœurs, les premières parmi les Bannies d’elle y a bien longtemps, à savoir les Drows, qui rappellent bien souvent les Elfes à l’ordre, à la raison et à la mesure.


2. Aspect physique et incidences

Les Elfes sont sveltes et élancées. Leur peau blanche et leurs oreilles effilées —dites « pointues » par leurs détractrices— les distinguent, au premier coup d’œil, des Humains et des Nains, mais également, pour un œil plus attentif, des Demi-Elfes, dont les oreilles sont plus arrondies, en raison de leur part d’héritage génétique humain. Les Elfes gardent toujours les cheveux longs, en signe de noblesse. Elles sont en revanche fondamentalement imberbes, y compris les mâles : l’apparition de poils de barbe sur le menton d’un Elfe fait toujours lever bien des rumeurs sur le véritable géniteur de l’Elfe en question.

La noblesse des Elfes se reflète également dans la haute taille et dans le maintien de chacune. Chaque élément concourt à intimer le respect et la distance pour l’observatrice. Elle est vrai que les Elfes ne sont pas enclines au contact physique : celui-ci concerne le contact des âmes. C’est en particulier le cas pour l’épouse et l’époux, ou pour les enfants elfiques non encore sevrées. Ces dernières montrent leur dépendance de leur mère en lui tenant la main, de même qu’elles faisaient corps avec elle au cours de la grossesse. En aucun cas, on ne voit donc les Elfes s’embrasser ni se serrer la main selon certaines modes humaines. Le contact physique demeure signe d’une intimité supérieure.

Les Elfes sont soumises à un cycle de croissance et de vie absolument différent de celui des Hommes. Le corps évolue très sensiblement moins rapidement que l’esprit. Et alors qu’elles possèdent encore un corps d’enfant, voire de tout jeune enfant, leur esprit est déjà plus élaboré que celui d’un Homme du même âge, et ce de façon notable.

Les enfants Eldarins savent parler alors qu’elles ont tout juste une année de vie. A cet âge, elles marchent et dansent. Durant la première enfance, elle y a peu de différences physiques entre les Elfes et les Hommes, mais alors que ces derniers grandissent et perdent peu à peu l'esprit vif et joyeux propre à l'enfance, les Elfes développent celui-ci, mémorisent tout ce qu’ils vivent et expérimentent, pour ne jamais l’oublier. Très rapidement, néanmoins, vers l’âge de trois ans, elles diffèrent de leurs homologues humains, plus grands par la taille mais nettement en retrait, quant à la dextérité intellectuelle et à la grâce de leurs gestes, mouvements et déplacements. Au contraire, chez les Hommes, les bébés capables d’introspection, capables de formuler leur pensée par la parole et capables de se mouvoir à l’instar des adultes, appartiennent à une élite rare. L’Elfe, quant à elle, n’atteint sa silhouette adulte qu’aux alentours des cinquante ans, parfois même des cent ans. A partir de ce moment, célébré comme elle se doit, elle est quasiment impossible de différencier les Elfes entre elles, et de leur attribuer un âge, mis à part pour celles en train de mourir de chagrin, dont le corps se flétrit.


3. Mode de vie et quelques coutumes

Parmi les Elfes, la notion de famille est le fondement de la société. La très faible fécondité de la race induit une attention toute particulière aux enfants. La société elle-même est une projection de la sphère familiale. C’est pourquoi les Elfes vivent en communauté, le plus souvent en petits groupes, dans les clairières qui parsèment les forêts, ou dans quelques cités perdues dans les légendes du passé ou du futur. Avant tout magiciennes ou archères, les Elfes vivent en autarcie et en lien étroit avec la nature. Elles l’écoutent, veillent sur elle, tentent de dialoguer avec elle dans chaque entreprise, comme dans leurs constructions.

Les fêtes elfiques sont kyrielles et dépendent des communautés. Toutefois, le principe de célébration est le même partout, que ce soit pour célébrer la nature, le mariage, le passage à l’âge adulte, etc. La poésie, la musique et tout art en général sont ainsi considérées comme sacrées pour les Elfes, d’autant plus que c’est ce qui donne sens à leur longue vie. A ce titre, au sein de la communauté, elles sont très attachées au respect de l’autre, à la reconnaissance de ses connaissances et des savoir-faire de chacune.

Le commandement de la société elfique revête un caractère sacré, ce qui est le propre d’une « hiérarchie ». Ainsi, cette hiérarchie est présente à bien des niveaux, tout en restant discrète pour qui n’y prête pas garde ou qui n’est pas initiée. Par nature, l’âge est un facteur crucial dans l’élévation hiérarchique. Toutefois, le facteur le plus important est en réalité la connaissance. Par conséquent, la hiérarchie change parfois selon le sujet de discussion ou de débat au sein du peuple.

La culture des Elfes est fondée sur la préséance de l’être féminine, au contraire de la culture des Hommes si répandue à travers le monde récent. Voilà qui a bien des incidences sur la vie communautaire… et en particulier sur la langue. Les Elfes parlent toutes une ou plusieurs langues elfiques, issues du premier commun elfique et apparues au fur et à mesure des dispersions successives. La très grande majorité des Elfes parle également le commun, la langue dominante des Hommes. Mais elles le parlent à leur façon, avec la domination du féminin sur le masculin, par exemple, mais aussi avec le neutre influencé par le féminin et non par le masculin. Aux oreilles non averties, ces particularités sonnent curieusement. « Elle y a », « elle s’agit de », « les Elfes, elles », « quelqu’une », « l’épouse et l’époux sont porteuses de vie »… Quelques mots changent même de genre lorsqu’ils désignent les Elfes et leurs occupations, comme « une être », « la soleil », toujours sous l’influence de ces raisons culturelles. En revanche, lorsque les Elfes parlent des autres races, elles utilisent la domination du masculin sur le féminin, en fonction des cultures respectives de ces races.

Si la place de chacune dans la société est définie, l’identité de l’Elfe n’est pas contenue dans les titres respectifs. « Etre Elfe et connaître le nom de l’Elfe », selon la maxime de la philosophie elfique, « c’est connaître l’être, l’Elfe, et non pas seulement la personne, le masque. » C’est pourquoi elles sont très attachées à prononcer les noms des membres de leur communauté entièrement, sans utiliser de diminutifs entre elles. En revanche, elles acceptent les diminutifs lorsqu’ils sont utilisés par d’autres races. Elle ne faut en aucun cas y voir un signe de familiarité, mais bien plutôt de la condescendance de la part de l’Elfe qui accepte le fait que quelqu’une d’une autre race ne parvient pas à prononcer son nom correctement.


4. Relations extérieures

Les Elfes se lient peu. Très fières, elles considèrent les autres races comme inférieures ou victimes de dégénérescence. Elle ne s’agit cependant pas d’un racisme primaire fondé sur la haine, mais plutôt d’une compassion condescendante pour celles qui n’ont pas le temps de parvenir à la vraie sagesse offerte aux Elfes, de par leur longévité. En conséquence, elles voient les Humains comme des êtres éphémères, toujours pressés, frénétiques et inconstants, à très forte fécondité… mais qu’y peuvent-ils, ces Humains, puisqu’elle ne leur a pas été donnée du temps pour mûrir ? Les Nains, bien que leur vie soit sensiblement plus longue, sont également marqués par le « compte à rebours » de la mort, aux yeux des Elfes. De plus, insouciants de ce qui les entourent, ils apparaissent, dans l’imaginaire elfique, comme passionnés par une unique chose : eux-mêmes et leurs possessions matérielles.

Le cas des Demi-Elfes est particulier. En effet, il existe des êtres, nées de l’union d’une Elfe et d’un Humain. Les premières, historiquement, sont le fruit de viols commis par des Humains lors de raids sur les communautés elfiques. Néanmoins, elle arrive parfois qu’une Elfe se laisse aller à expérimenter une relation avec un Humain, même si elle sait qu’une telle union ne parviendra jamais à l’intensité d’une union de faë, réservée à l’union de deux Elfes. Cependant, la courte durée d’une union elvo-humaine, au regard de la longévité de l’Elfe, peut satisfaire celle qui, peu sûre d’elle, préfère remettre à plus tard l’engagement si puissant du mariage elfique. Les Elfes s’adonnant à des relations avec des membres d’autres races sont donc vues comme immatures et irresponsables. Elle va de soi que la Demi-Elfe qui naît d’une telle union, qu’elle soit viol, relation suivie ou nuit d’ivresse, s’intègre très mal dans la communauté elfique qui la rejette. C’est à comparer avec la façon dont serait traitée par un Humain une enfant issue d’un croisement d’une guenon et d’un Humain. Dans un tel contexte, on entend parfois dans la bouche des Elfes le terme de « Demi-Humain » plutôt que « Demi-Elfe ». Un phénomène psychologique des Demi-Elfes, causé par le traumatisme de leur rejet systématique, apparaît insupportable aux Elfes. En effet, selon ces dernières, les Demis-Elfes ne savent pas exister en tant que peuple ou en tant qu’elles-mêmes, et tentent sans cesse de rejoindre la communauté et la culture elfiques par un mime constant des entreprises elfiques sur le plan institutionnel ou communautaire.

La question des Drows est incontournable, lorsqu’on parle des Elfes. L’histoire orale raconte : « Des siècles plus tôt, dans des temps oubliés, une partie des Elfes s'étaient détournée des dieux par arrogance. Leur vie interminable les ennuyaient, et elles cherchèrent une occupation dans l'apprentissage des arts sombres : la nécromancie, les puissances de la mort. Certaines sages prirent comme décision préventive de bannir ces déchues, qui furent expulsées de leur cité. Le châtiment des Dieux ne tarda pas à s'abattre : Alkarinquë, patriarche des divinités elfiques, châtia les sombres enfants, les chassant des verts royaumes des Elfes. Ces Elfes maléfiques, devenues disciples de la sombre Loth, servirent à jamais d'exemple aux générations futures. Et depuis, l'honneur, la fierté, mais aussi le respect des divinités, devinrent des principes essentiels pour les Elfes. » Ainsi donc, les Drows sont apparentées aux Elfes, des « cousines » en quelque sorte, mais elles sont vues par ces dernières comme le témoignage perpétuel des conséquences de la démesure, le rappel incessant qu’elles-mêmes peuvent emprunter la mauvaise voie. Drows et Elfes ont combattu les unes contre les autres un nombre de fois oublié par l’histoire, ce qui en fait des ennemies de sang. Pourtant, quelques Elfes les regardent avec la compassion de l’enfant qui s’est perdue dans les ténèbres et qui, prisonnière, s’agite en tous sens pour s’en sortir, persuadée qu’elle est seule à jamais.

Le châtiment des Drows a inspiré une partie du système judiciaire des Elfes. Les Elfes ne prononcent jamais une sentence de mort à l’égard d’une d’entre elles. La peine maximale est… celle des Drows, à savoir le bannissement des Terres des Elfes, c’est-à-dire de la communauté. Si les Drows sont les premières « Elfes Noires » de l’histoire, les Elfes nomment « Elfe Noire » toute Elfe bannie sur décision du conseil adéquat. Une Elfe qui est ainsi bannie perd son nom aux yeux de la communauté elfique : un interdit est placé sur celui-ci et il n’est plus jamais prononcé. Parfois, il est même supprimé des documents existants, afin de l’oublier tout simplement. Le contact avec les Bannies est à éviter au maximum, mais le cas échéant, les Elfes s’adressent à une Bannie en l’appelant « Elfe Noire ». Elle est très rare que la sentence de bannissement soit brisée. Toutefois, lorsque cela arrive, l’Elfe retrouve son nom en même tant que la rédemption.


5. Divinités et religion

Les Elfes sont à jamais reconnaissantes à la Lune de leur avoir donné l’âme et l’esprit, et à la Terre de leur avoir donné le corps. Comblées par cette heureuse et harmonieuse alliance, les Elfes vénèrent donc en tout premier lieu la Lune et choisissent librement de promouvoir sa volonté au sein de leur peuple. Les Etoiles ont également leur part dans le culte, par l’intercession des deux Soleils, Rubis et Béryl, par l’action des constellations qui sont la présence des divinités comme Alkarinquë, et par la multitude des étoiles, âmes des Elfes.

Le culte à la Lune et aux Etoiles est rendu dans le cadre des célébrations aux temples et par la médiation des Oratrices. Le culte à la Terre est un peu culte moins formalisé, beaucoup plus diffus, mais omniprésent… car ce sont bien la Terre, ses fruits et ses images, qui permettent aux Elfes de prier et de rendre grâce à la Lune.

Parmi les divinités, maîtresses des constellations, on trouve notamment Alkarinquë, fondateur de la première Cité des Elfes et par là divinité favorite des Hautes-Elfes. C’est Alkarinquë qui a rendu public la décision du Conseil des Neuf Sages, décrétant le bannissement des Elfes nécromanciennes de la Cité des Elfes.


Ecrit à Eldamar en Eldanor,
durant l’Aglar, dix-neuvième lune de la Neluirhívian,
au premier Cycle de Malas,
par Meretheynea et Ithaelia, Elfes de Malas.

   
 
 
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