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Gobelins
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Si les Orcs vivent en clans, les Gobelins vivent plus simplement en tribus dans un imaginaire pas très éloigné de celui qu’on peut avoir pour des tribus barbares chez les êtres humains. On distingue trois ethnies principales chez les Gobelins, selon les couleurs de la peau qui sont à lier avec les zones climatiques et l’histoire du peuplement d’Althéa par les Gobelins : bordeaux dans les zones chaudes et humides, jaune asiatique dans les régions froides, vert-marron sous les latitudes tempérées. Naturellement, les mouvements de population petit pas par petit pas au cours des siècles peuvent induire des situations qui ne correspondent pas à ce trait général.
Les Gobelins, à travers l’ensemble de l’histoire d’Althéa, sont frappés d’une stagnation technologique qui ne semble pas pouvoir être dépassée. Le seul fer possédé est le produit d’un « achat », d’un vol, d’un troc, d’un don, ou encore d’un ramassage sur un champ de bataille. Il en est de même pour les métaux rares ou encore plus précieux. Dans la mesure où les Orcs manient le fer et qu’ils utilisent souvent les Gobelins à leurs propres fins en les armant, le fer ne suscite pas de méfiance de la part du Gobelin qui sait le reconnaître. Ce sont les Orcs, pour leurs besoins militaires, qui ont structuré les Gobelins en Chefs Gobelins, Lieutenants Gobelins et ce qu’on pourrait appeler les « Gobelins du rang ».
La tribu gobeline correspond à une zone de domination locale, limitée à un site : celui où est installé le camp et la zone environnante qui produit les besoins alimentaires. La structure du camp est prévue pour favoriser une fuite rapide. Il s’agit donc de camps « temporaires » qui peuvent néanmoins durer. La charpente est inconnue. La seule construction en pierre est la place centrale à usage public : c’est un muret de pierres d’un mètre de haut environ, laissant passer deux ou trois chemins suivant la configuration du camp. Au centre de la place, une surélévation en terre est pratiquée, en une sorte de tribune. Le camp, entouré d’une palissade plus ou moins hirsute de pieux de bois, est placé le long d’un cours d’eau et adossé à la forêt. L’un des chemins de la place centrale va donc en direction de la prairie, un autre vers la forêt, et un troisième éventuel vers la rivière. A quelques pas du camp à l’intérieur de la forêt est disposée la hutte de la Shamane Gobeline. A l’intérieur du camp, la hutte du Chef Gobelin et celles de ses Lieutenants sont placées autour de la place. S’il y a d’autres huttes, celles-ci sont disposées sur un deuxième cercle plus grand, également centré sur la place.
Les Gobelins sont des chasseurs et des cueilleurs qui connaissent le feu. Tous savent plus ou moins pêcher à la main, ou en utilisant des sortes de harpons. Quelques tribus maîtrisent un système plus élaboré s’apparentant à la pêche à la ligne. Le commerce se limite généralement à la tribu par troc, et éventuellement avec des tribus voisines si elles ne sont pas éloignées et que la zone parvient à nourrir tout le monde. La monnaie des autres races est parfois utilisée quand la tribu en dispose. C’est alors la Shamane qui s’occupe, avec force de maux de tête, de compter et d’essayer d’évaluer un prix pour ce que l’étranger veut offrir en échange ou ce qu’il veut acheter. En définitive, la monnaie étrangère sert le plus souvent de pendentif.
L’unité de longueur principale est le « pas gobelin » qui varie suivant la tribu, puisqu’il s’agit approximativement du tiers de la taille du Chef, celui qui est habilité à faire les mesures « officielles » ! L’étalon pour la mesure de la masse correspond à la masse d’une outre remplie d’eau et façonnée à partir de la taille de la tête de la Shamane. On remarque ainsi qu’il y a bien deux référents dans la société Gobeline : le chef politique et militaire, et le chef religieux et herboriste. Quant au temps, il est fonction du soleil, car le camp vit à l’heure solaire.
A la naissance, le Gobelin mesure de vingt centimètres pour les plus petits à trente centimètres pour les futures brutes. Il pèse de un à deux kilogrammes. La gestation dure cinq mois et la portée comporte deux ou trois individus, voire quatre ou plus si la niche écologique est riche. Il naît une femelle pour deux mâles. De la naissance jusqu’au premier cycle et demi de vie, le bébé Gobelin apprend le langage de la vie interne au camp. Le troisième cycle, c’est la découverte du règne végétal et de la cueillette. Le quatrième, c’est la découverte des animaux et de la chasse. Au cours du cinquième cycle, il apprend la guerre, et dès le sixième cycle, âge de la maturité physique, il part au front ! L’espérance de vie est de trente cycles, avec des pointes à quarante cycles, hors blessures de guerre. Un Gobelin adulte pèse de trente à quarante kilogrammes.
Le Chef est un mâle selon la tradition, mais il n’y a pas de misogynie chez les Gobelins comme on peut en voir chez les Andregs. Les huttes abritent en moyenne une vingtaine de Gobelins entassés les uns sur les autres. Il y a un ordre de préséance sous la hutte comme dans le camp. Le chef de la hutte domine, puis les femelles fertiles qui sont hébergées (par exemple au nombre de 2), puis les enfants en cours d’éducation (par exemple au nombre de 10, 3 femelles et 7 mâles), puis les femelles infertiles car trop âgées mais encore vivantes (par exemple au nombre de 2), et enfin les mâles fertiles mais encore sans hutte et présents dans le camp (par exemple au nombre de 4). Au niveau de la société, le Chef Gobelin commande aux Lieutenants et au camp dans son ensemble, selon un ordre militaire, héritage de l’influence orque. La Shamane est à part, avec un rôle consultatif mais dont les interventions font toujours réfléchir chefs et subordonnés. Les femelles sont plus résistance aux assauts de la nature. Elles sont donc chargées de la défense du camp. Les mâles sont plus costauds et sont donc chargés des attaques à l’extérieur. Cela dit, tout le monde prend part à la chasse.
Lorsque le camp déménage, les Gobelins abandonnent les vieux mâles inutiles et les vieilles « surnuméraires ». Dans les autres situations, ils protègent les vieilles afin de respecter une sorte de contrat moral tacite, puisqu’elles ne font pas de guerre offensive. Si le camp ne déménage pas, les vieux mâles se sentent instinctivement appelés par l’extérieur, à savoir la forêt. Ils meurent au bout de sept à huit jours environ : ils avancent toujours et encore sans véritablement s’arrêter.
Les Gobelins incinèrent les morts, au cours d’une cérémonie simple mais bien existante, mais dans certaines circonstances : les très nombreux mort-nés, les morts par maladie, les vieilles, les morts à proximité du camp. Cependant, les morts à la chasse ou à la guerre restent sur place. Les Gobelins ramassent simplement leur symbole d’appartenance à une hutte, à une tribu, leur identifiant en quelque sorte, et le brûlent.
Chaque année, le surplus de jeunes adultes que le camp ne parvient pas à nourrir part et en particulier les mâles, si bien que le déséquilibre des sexes à la naissance est compensé d’une façon ou d’une autre : on trouve autant de mâles et de femelles âgés de dix cycles, deux femelles pour un mâle âgés de quinze cycles, trois femelles pour un mâle âgés de vingt cycles.
La culture gobeline s’exprime principalement par la décoration. Le seul espace en pierre de la tribu est décoré, et chaque Gobelin porte en pendentif un symbole identifiant sa tribu et sa hutte. Pour décorer, on grave les surfaces dures, on peint la peau, on entaille le bois. Il existe également une sorte de pyrogravure pour les peaux et le cuir animal. Les Gobelins se couvrent de peaux des animaux chassés, même si leur propre peau épaisse et grasse leur fait peu craindre le froid.
Il n’y a pas d’écriture et la tradition orale passe par la Shamane. Celle-ci est considérée comme sage. Elle maîtrise plus ou moins la magie pure, sauvage. Elle s’impose comme chef religieux que les Orcs, peut-être par crainte liée à leur propre religion, n’ont jamais cherché à supprimer. Les Gobelins sont panthéistes, reconnaissant l’eau, l’air, le feu et la terre. La population est très craintive face aux phénomènes changeants, tels les accidents météorologiques, les mouvements de la Constellation Rouge, les comètes, les météores, etc… En revanche, les gobelins sont instinctivement attachés à un groupe d’étoiles bas sur l’horizon, dans le Mitan, que les autres races ont identifié comme la constellation du Gobelin, et qu’eux-mêmes identifient plus ou moins comme leur ancêtre féminin commun.
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